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DarkLythos

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  1. Le vent soufflait sur les passerelles de la célèbre lune des contrebandiers, Nar Shadaa. Du spatioport à la Promenade Supérieure, les bourrasques ébouriffaient les coiffures et s’introduisaient dans les interstices des armures. De temps en temps, elles soulevaient même les pans des tuniques pour le moins légères des danseuses Twi’lek, provoquant des hoquets de surprise et des soupirs rêveurs de la part des spectateurs. Tel était le quotidien sur la barge du puissant Girrada le Hutt. Ce qui sortait de l’ordinaire, en revanche, c’était ce contrebandier miteux qui gesticulait devant les hommes de main du Hutt. Paré d’une armure rutilante, certes. Equipé d’un blaster dernier cri, peut-être. Mais tout effort « vestimentaire » de sa part – car avouons-le, l’association de couleurs piquait les yeux des délicats Sulustéens présents… Et ceux du reste de l’assistance aussi – ne parvenait à cacher le fait que cet individu était profondément laid. C’était un cyborg modifié de manière à avoir des caméras à vision nocturne, infrarouge, ultraviolette, et même à rayons X (du moins étais-ce ce qu’il prétendait… La vérité était probablement complètement différente, le connaissant). Le teint cireux, ses cheveux gris étaient coiffés en une crête immonde sur son crâne rasé, et une barbe de deux jours lui mangeait les joues. Or donc, cet individu repoussant agitait son blaster dernier cri – mais peut-être n’étais-ce, là aussi, que de l’esbroufe – devant une table sur répulseurs, où trônait une mallette ouverte, de manière à ce que les subalternes de Girrada le Hutt puissent en examiner le contenu. « Du Glitteryll le plus pur ! Très honnêtement, vous n’en trouverez pas à meilleur marché. Je vous en laisse une caisse com-plète pour la modique somme de 4 500 000 crédits ! - Il a une tronche bizarre, ton Glitteryll, répondit un Rodien a l’air taciturne. Fais goûter un peu, pour voir ? - Mais très certainement ! » fit le contrebandier d’un air enjoué. Une humaine aux yeux noisette et au sourire plein de fossettes s’avança pour prélever un échantillon de drogue, mais le contrebandier fit le tour de la table sur répulseurs précipitamment, avec un grincement typique d’une armure mal entretenue. « Laissez-donc, ma chère, je vais m’en charger pour vous », énonça-t-il avec un sourire. Son interlocutrice grimaça et détourna le regard. Un Duros, apparemment absorbé par les courbes et les déhanchements d’un brin de Twi’lek adorable, détourna ce qui avait été un regard intéressé pour dévisager le contrebandier. Celui-ci avait ouvert une petite trappe escamotable dans l’un des bras de l’armure, et tenait un sachet de poudre entre les doigts. Son armure massive et son dos cachaient ses gestes aux hommes de main de Girrada… Sauf ce maudit Duros qui ne s’était pas laissé avoir par des formes généreuses. Leetark, car c’est bien de lui dont il s’agissait, pensa qu’il se serait fait avoir 100% du temps, à la place du Duros. Son assistante, infiltrée quelques mois auparavant, ne faisait de toute évidence pas l’affaire pour détourner l’attention. Quel dommage. Lentement, il se retourna vers ses interlocuteurs initiaux, qui affichaient à présent une mine féroce. Pas un mot n’avait été échangé, mais tous savaient ce qui venait de se passer. « Ecoutez les gars, je peux tout arranger ». Soudainement, une pression se fit sentir à son cou, et Leetark se retrouva suspendu en l’air, les bras cherchant à desserrer un étau invisible, les pieds brassant inutilement l’air à la recherche d’un appui, le souffle soudainement coupé. Merde, un utilisateur de la Force. A la réflexion, l’humaine aux yeux noisette avait bien de minuscules veines au coin des yeux. Une apprentie Sith, peut-être. Elle annonça dans un grondement « tu sais ce qu’il en coûte de chercher à rouler le Grand Girrada le Hutt ?! » Avant que Leetark ne puisse répondre, un holoappel retentit sur le comlink du contrebandier. « Je… Humf ! Dois… Puf puf ! Prendre… Hips ! Cet appel… Argh ! » Quel manque d’éloquence pitoyable. L’apprentie, concentrée, ne bougea pas d’un iota. Le Rodien, exaspéré, arracha le comlink, et répondit à l’appel. Une silhouette sombre vêtue d’une capuche apparut. Lyliane la terrible, Lyliane la cruelle, reconnaissable entre toutes, dont les traits inspiraient la terreur du noyau à la bordure extérieure, venait de se matérialiser. « Où est passé ce débile de Leetark ?! Dit-elle d’une voix passablement énervée. Il prend des secrétaires maintenant ?! Allez, bouge-toi le fion si tu veux pas finir avec un poignard dans le cul ! » Les puristes auront remarqué une certaine... tendance dans le vocabulaire de Lyliane : faire référence à une partie bien particulière de l’anatomie de la plupart des espèces vivantes. D'après la légende, quelqu'un lui a fait la réflexion, une fois. Seulement, les conteurs relatant l'épisode ont pris l'habitude de murmurer précipitamment la suite, si bien que l'histoire complète a peu à peu été perdue... Et personne ne peut affirmer avec précision quelle a été la réaction de Lyliane, ou ce que son interlocuteur a mangé au dîner. Quel dommage. Le Rodien déglutit, puis fit un signe frénétique à l’apprentie afin qu’elle pose le contrebandier au sol. Puis, étant donné qu’elle ne bougeait toujours pas, il lui donna une bonne calotte sur la tête, brisant sa concentration. Leetark, les mains sur les genoux, reprit sa respiration bruyamment. Puis il tendit la main vers l’holocom, paume vers le haut, et le Rodien s’en débarrassa comme s’il s’était agi d’une vipère. Et qui pouvait lui en vouloir ? C’en était une, d’un certain point de vue. « Lyliane, ma chérie, tu ne peux pas savoir comme je suis content de te voir ! - Ta gueule. J’ai des nouvelles, et ça ne peut pas attendre, répondit l’intéressée - Mais je t’assure ! J’ai toujours pensé qu’on s’était séparés trop vite, toi et moi. On formait une équipe de taille à prendre la galaxie à revers ! - Mais ferme là, sérieux. De toute façon, je le fais très bien en solo. Et si tu t’étais pas barré avec la queue entre les jambes, je te l’aurais sûrement coupée, avança Lyliane. - Allons allons, n’est-ce-pas une mesure un peu extrême ? Nous avions l’expérience, la jeunesse, la puissance, et une fusion indéniable s’opérait entre nous, tu le sais. - Bof. - Toi, avec ta beauté, moi, avec mon intelligence et mon charme irrésistible… - Pardon ? - Ma débrouillardise, mon audace, mon habileté à manier les mots… - Leetark… Tenta-t-elle d’intervenir, - Mon sérieux, mon professionnalisme, ma maturité… - TA GUEULE ! - Oui chérie, dit-il docilement. - Je t’appelle pour une raison, bordel. - Je sais, tu veux savoir si je vais bien. Si je gagne ma vie, le nom et le numéro de sécurité sociale de toute femelle dans ma vie, ce genre de choses. - Mais tu vas me laisser parler enfin ?! J’en ai rien à foutre de toi et de ta vie d’avorton minable ! Je me déteste pour t’avoir laissé m’approcher, et encore plus pour t’avoir ouvert mon lit ! - Et la table de la cuisine. Et le canapé. Et la douche. Et le tapis. - FERME LA ! - Et le canapé, aussi. Une deuxième fois. D’ailleurs, techniquement, je ne sais pas comment tu peux ouvrir une table de cuisine. Ou le reste. Tu sais, comme dans l'expression "ouvrir son lit". Enfin, tu en serais capable, chérie, là n’est pas la question. Tu sais, il y a des souvenirs impérissables. Ça fait quoi, quelques dizaines d’années ? Et je m’en souviens toujours ! Tu avais les plus beaux… Ahem. Bon. A ce stade de la conversation, une veine battait nettement sur la tempe de Lyliane. Leetark, fin psychologue en matière de femmes, ne s’en aperçut pas. - J’ai une nouvelle à t’annoncer, Leetark, reprit-elle d’un ton doucereux, que le contrebandier n’avait (toujours) pas appris à reconnaître comme potentiellement plus meurtrier qu’un accès de colère franc. - Tu es enceinte ? Hahahahahaha. - Non. Mais je l’ai été, ajouta-t-elle après une pause. - Hahaha ! dit Leetark en s'essuyant les yeux. Tu vois, j’ai toujours su que tu avais un humour dévastateur sous cette couche de froideur et de professionnalisme. - … Le sourire de Leetark s’effaça peu à peu. - C’était pas une blague ? Lyliane secoua la tête. - Ah. Quand ? - Oh, tu sais… Commença-t-elle avec un geste vague de la main. Il y a une vingtaine d’années. - Ah, super. C’est une fille ou un garçon ? - Deux filles. Des jumelles. Elles s’appellent T'ic et T'ac, les jumelles sanguinaires. - Cool. - Elles aimeraient bien rencontrer leur papa. - Et tu veux que je le retrouve, c’est ça ! Facile comme job ! Tarif habituel ! Tu peux payer en nature, chérie ! - Pas la peine, j’ai déjà trouvé le père. - Ah bon ? Ben pourquoi tu m’appelles alors ? - C’est toi, le père, sale con. Un long silence inconfortable s’installa peu à peu, tourna trois fois sur lui-même et s’assoupit là, tranquillement lové entre les deux protagonistes, tel un chat fatigué. Lyliane le chassa en reprenant. « Je te les ai envoyées. Je leur ai transmis tout ce que je pouvais. Mais elles auraient bien besoin qu’on leur explique la réalité du business. Et puis, maintenant qu’elles sont grandes, elles commencent à attirer les regards de tous les êtres pensants de sexe masculin. Alors je me suis dit qu’elles pourraient apprendre comment traiter avec les enfoirés dans ton genre qui ont la langue qui pend dès qu’un bout de fesse est visible. A la prochaine, trou du cul ». - Attends ! s’exclama Leeterak - Quoi encore ? - Tu es sûre que je suis le père ? - CONNARD ! *clic* Lyliane coupa la conversation, et le regard de Leetark resta plongé dans le vague, là où c’était tenue son interlocutrice. « Monsieur Lyliane ? » C’était le Duros. Et Leetark n'était pas sûr d'apprécier ce nouveau nom. « C’est vrai que vous avez… Enfin je veux dire… Comment étaient ses… ? » Leetark plissa les yeux. « Et vos petites, là… Vous pensez qu’elles auront d’aussi belles… - LE PREMIER QUI TOUCHE A MES PETITES CHÉRIES ADORÉES JE LUI ARRACHE LES COUILLES ! » Après quoi, Leetark disparut dans les ombres, fuyant ses « collaborateurs » qui ne savaient plus trop s’ils étaient en colère pour la tentative d’arnaque, terrifiés par la possibilité de contrarier Lyliane la terrible, ou rêveurs, captivés par ses… Mais finalement, peu importe ce qu’ils pensaient. Leetark était soudainement papa, et il avait apparemment beaucoup de temps à rattraper. ************************************************************************************************************************ Cette histoire reprend des personnages bien connus du serveur Darth Nihilius, à savoir : - T'ic, jumelle sanguinaire - T'ac, jumelle sanguinaire - Lyliane, GM de la guilde Frog et mère de T'ic et T'ac, - Leetark, loser professionnel et père de T'ic et T'ac. Merci à tous pour me laisser jouer avec leurs personnages ! (Oui, même toi, Leetark). Enfin, surtout Lyliane, dans le chapitre 1. Suite à la volonté de T'ic et T'ac de développer l'histoire des jumelles côté républicain, il a été décidé que Leetark deviendrait leur père (comme s'il avait le choix, le pauvre. 20 ans plus tard, il se retrouve un peu devant le fait accompli !). J'espère que vous avez apprécié la lecture de ce chapitre 1. La suite une prochaine fois !
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